mardi 6 septembre 2016

Ashtanga Yoga Roubaix 2018-2019

Les cours d'Ashtanga Yoga de l'Association MÂRÎCÎ sont désormais donnés par l'Association BHOGAKALA dont les liens sont les suivants :


 

Amélia : 06 11 36 05 00

amelia.estevez@orange.fr

 

 

Pour tous renseignements contacter ces liens



YIN et YANG YOGA


L'Ashtanga Yoga que l'on pratique en cours est du Yang Yoga. Son action rythmée agit sur les muscles en les contractant et les relâchant. Il les chauffe, les remplit de sang et les rend plus élastiques.
Le Yin Yoga agit sur les ligaments, les tendons et tout ce qui relie les articulations entre elles. Les anglophones appellent cela: "The connective tissue». Ces deux sortes de tissus font partis des fascias, (voir article du 7 mars 2009 sur les fascias).
"The connective tissue" est plus fibreux et résistant, il ne s'étire que lentement, la posture doit être tenue plus longtemps (2 à 5 minutes) et les muscles doivent être relâchés. Ces deux yogas sont complémentaires.
Une fiche avec quelques postures spécialement choisies pour libérer le bassin et les hanches (qui sont les articulations les plus sollicitées dans l'Ashtanga Yoga) et à pratiquer en Yin Yoga, sera disponible pour ceux qui le veulent à la rentrée.
Pour tous renseignements aller voir le livre: "Yin Yoga, a quiet practice" de Paul Grilley.

POURQUOI PRATIQUER L'ASHTANGA YOGA ?


Comment expliquer les effets du Yoga physiquement et psychiquement


Tout d'abord, il nous fait bouger dans tous les axes du corps: le mouvement c'est la vie, ne pas bouger c'est mourir un peu.
Dans la pratique, quand nous sentons que ça "tire", c'est le tissu conjonctif, qui fait partie des fascias, qui tire, qui s'étire. Que sont les fascias?
Revenons au tout début de notre vie, quand nous étions un embryon. Du premier au vingtième jour après la fécondation, cet embryon est formé de 2 couches primitives dont leur nom est caractérisé par le suffixe "blaste".
  • Une couche ectoblastique
  • Une couche endoblastique
Ces 2 couches primitives sont retrouvées dans le système végétal qui est fixé au sol. Au vingt- et- unième jour de notre vie vient s'ajouter:
* Une couche mésoblastique qui caractérise tout ce qui est vivant et se déplace, du ver de terre à l'animal le plus gros, donc nous aussi les humains.
A partir de l'ectoblaste s'est construit notre système nerveux, la peau, les cheveux. De l'entoblaste s'est construit les intestins et les poumons. Et à partir du mésoblaste s'est construit tout ce qui fait notre charpente, notre structure:
les organes (foie, rate, pancréas, cœur), les vaisseaux sanguins (veines, artères) le sang, les hormones. Mais aussi nos muscles, os, cartilage, ligaments, et tout le tissus conjonctif que sont les membranes qui recouvrent les muscles, les viscères (par ex la plèvre), le péritoine.
Tout ce qui vient du mésoblaste s'appelle globalement "fascias". 
Les deux qualités principales des facias sont l'adaptation et la communication.
1. L'adaptation par la plasticité, l'élasticité, la stabilité pour les muscles, les os, ligaments, aponévroses, le tissu conjonctif. L'ensemble de ces tissus sont faits avec les mêmes matériaux:(réticuline, collagène, élastine) organisés de façon + ou - dense selon leur fonction.
  • La réticuline pour la stabilité.
  • Le collagène pour la plasticité, c'est à dire la rapidité à la transformation, c'est l'instabilité.
  • L'élastine pour la mémoire mécanique de la tenue de nos tissus, grâce à elle, ils peuvent changer de forme mais revenir à la position initiale.
Du tissu conjonctif recouvre les muscles et les organes et les sépare les uns des autres. Tous nos organes ont leur mouvement propre et ils glissent les uns par rapport aux autres, de même les muscles glissent les uns sur les autres grâce aux aponévroses qui les recouvrent. 
2. La communication: par les échanges sanguins et respiratoires, par les messages nerveux et hormonaux grâce aux protéines complexes de communications que sont les neurotransmetteurs et les hormones. Le système nerveux (ectoblastique) va venir solliciter le système mésoblastique et inversement. Une sollicitation bilatérale se fait grâce à une communication protéinique. Cette communication est aussi primordiale dans notre système immunitaire qui a un grand rôle de mémoire et de défense du "soi".
Ces qualités d'adaptation et de communication sont primordiales pour rester en bonne santé. La santé des individus c'est le système mésoblastique, donc les fascias.
Malheureusement, beaucoup de facteurs inhérents à la vie le perturbent; il y en a essentiellement 3: la pesanteur, le stress physique et le stress psychologique.
  1. En premier lieu, le temps et la pesanteur tirent tous nos tissus vers le bas par leur poids. Le fait d'être bipède demande un effort constant au tissu conjonctif de soutient des muscles et des organes. Ces fascias peuvent se densifier, devenir plus raide, moins souple au niveau des jambes, du dos, de la chaîne postérieure du corps, ou se relâcher au niveau des organes quand la sangle abdominale est insuffisante, entraînant une descente d'organe ou ptose. Le muscle le plus important sur l'avant du corps qui s'est beaucoup développé avec la bipédisation, c'est le diaphragme. La grenouille qui a le ventre à terre a pour diaphragme une fine membrane (le septum transversum) qui sépare uniquement le thorax de l'abdomen. En devenant bipède, (pour nous et les oiseaux), la respiration demande plus d'effort et notre diaphragme s'est musclé. Les muscles abdominaux interviennent beaucoup dans la respiration, donc pour avoir une bonne respiration il faut de bons abdominaux et pour avoir de bons abdominaux, il faut une bonne respiration. De bons abdominaux et une bonne respiration empêchent la descente des organes.
  2. Les stress physiques que reçoit notre corps limitent aussi notre mobilité: séquelles d'entorse, de chute, fracture, sport trop violent, activités physiques répétitives et rapides entraînant des mouvements non symétriques du corps, interventions chirurgicales.
  3. Le stress psychologique agit sur notre corps par des tensions particulières à chacun: torticolis, dorsalgies, lumbagos, problèmes digestifs, ou encore, mauvaise ventilation par blocage du diaphragme. Il y a les stress psychologiques conscients au niveau du travail, de la famille, ou de la vie en société en général et les stress inconscients car plus anciens ou refoulés.
On ne peut éviter la majorité de ces stress, ils provoquent un raccourcissement et une densification des fascias qu'on appelle "polymérisation". Cette polymérisation fixe en mémoire tous les stress dans les tissus. Ils deviennent plus raides, plus épais, moins souples, les muscles et les organes glissent moins les uns sur les autres. Les échanges sanguins s'y font moins bien d'où encombrement, œdème, stase des toxines et troubles de l'immunité. Le Yoga agit spécialement sur le système mésoblastique et les fascias, par lui nous étirons toute la chaîne postérieure des muscles par les flexions avant, la chaîne antérieure par les flexions arrière, et les chaines latérales par les torsions. Les mouvements se font plus fluides au niveau des articulations des membres, mais aussi entre les organes et entre les muscles eux-mêmes.
En étirant les aponévroses et le tissu conjonctif, on les 
dépolymérise et enlève ainsi les mémoires qui y étaient engrammées. Par une bonne respiration, on favorise les échanges sanguins et respiratoires: le diaphragme qui est une pompe volumétrique ramène à lui seul 75% du sang veineux au cœur qui lui, est surtout une pompe à rythme. Une mauvaise respiration ramène moins de sang et le cœur doit fournir plus d'efforts.
La pratique des asanas ou postures nous permet donc de dynamiser ou rétablir tous les mouvements et les échanges du corps, de supprimer les mémoires anciennes qui nous limitent dans notre développement personnel. En agissant sur ces mémoires anciennes nous supprimons nos peurs de vivre, nous prenons de la distance avec nos émotions, on se laisse moins emporter par des raz-de-marée émotionnels destructeurs.
Pour autant, le Yoga ne nous préserve pas des chocs de la vie, ni des crises existentielles inhérentes à la conscience et à la nature humaine. C'est notre façon d'y répondre qui change. Si la crise est trop forte, il peut être utile de se faire accompagner par une compréhension du fonctionnement du mental qui est très complémentaire au yoga postural. Tout comme il y a un fonctionnement physiologique et pathologique du corps, n'y a-t-il pas un fonctionnement physiologique et pathologique du mental ? La philosophie, la psychologie, la psychanalyse, l'étude de l'évolution des différentes cultures et religions pourraient peut-être répondre à cette question.
Le dialogue est ouvert......